Réemploi, réutilisation, réparation. Chacune de ces trois actions contribuent au prolongement de la durée de vie des produits et participent ainsi à la réduction des consommations de ressources et à la réduction des déchets dans le cadre d'une économie circulaire.
En ce qui nous concerne, nous parlerons ici principalement du mobilier d'exposition mais aussi des divers aménagements scénographiques qui constituent une exposition.
En terme de vocabulaire, l'ADEME définit le réemploi par « une opération par laquelle un produit est donné ou vendu par son propriétaire initial à un tiers qui, a priori, lui donnera une seconde vie ». La réutilisation est quant à elle « une opération en plusieurs étapes qui s'amorce lorsque le propriétaire d'un bien usagé s'en défait sans le remettre directement à une structure dont l'objet est le réemploi », comme par exemple une borne de récupération ou la déchetterie.
L'objectif est de limiter le plus possible la mise à la benne systématique du mobilier d'exposition et des cloisons d'exposition fabriqués à l'occasion d'une exposition temporaire. Il est plutôt question ici de réutiliser ou d'essayer de réutiliser les éléments scénographiques d'une exposition précédente (vitrines, socles, bancs, bornes audiovisuelles...). On peut aussi imaginer penser la scénographie d'une exposition non pas pour une seule exploitation mais bien à l'échelle d'un cycle d'expositions.
Trois axes de réflexion :
- La réutilisation optimale des supports ou éléments existants et récupérés
S’il n’est pas question de proposer des expositions standardisées présentant toute la même forme, il est sans doute possible de faire davantage recours à des modules existants.
- Conception de supports polyvalents et modulables pour une utilisation multiple
Pour le mobilier utilisé lors d’une exposition et qui ne peut provenir du parc existant, il sera nécessaire de le concevoir de manière à ce qu’il puisse lui-même intégrer le parc réutilisable et proposer une modularité optimale (formes simples pouvant être facilement « habillées »).
- Intégration de la maintenance du support dès sa conception
Les scénographes veilleront à concevoir des éléments facilement réparables évitant la production de déchets inutiles et la nécessité de reproduire un module entier si seule une partie est endommagée.
Pour conclure, il pourrait être pertinent que les pouvoirs adjudicateurs, dans le cas de marchés publics, imposent systématiquement aux entreprises consultées le réemploi de certains éléments scénographiques, via la mise à disposition d'une liste du matériel disponible. Cela est déjà le cas pour quelques institutions muséales en région mais encore aujourd'hui beaucoup trop exceptionnel.
Sources :
Guide de l'ADEME « Réemploi, réutilisation et réparation » Ed. 2015
Guide d'écoconception des expositions de la Cité des Sciences (Agence Artemia)